
Affection inflammatoire chronique des vaisseaux sanguins du visage, la rosacée touche particulièrement les femmes à la peau et aux yeux clairs. Elle semanifeste par des rougeurs d’abord passagères puis permanentes, parfois accompagnées d’éruptions cutanées récidivantes. Une prise en charge précoce est essentielle pour limiter son évolution.
- Reconnaître les signesLes signes précurseurs de la rosacée sont des rougeurs passagères appelées « flushes » ou « bouffées vasomotrices ». Elles affectent le visage, se prolongent parfois jusqu’au cou ou au décolleté et s’accompagnent de sensations de chaleur intense. Après quelques minutes, elles disparaissent spontanément et la peau reprend son aspect normal.
Au fil du temps, la multiplication des flushes peut conduite à une érythro-couperose : les rougeurs deviennent chroniques sur le visage (érythrose), et un réseau de petits vaisseaux sanguins est visible à l’œil nu sur les joues, les ailes du nez, le menton et la zone médio-frontale (couperose).Dans certains cas, les troubles évoluent ensuite en véritable rosacée : on voit alors apparaître périodiquement des boutons rouges (papules) ou à têtes blanches (pustules), en particulier sur les zones rougies.
Dans les cas les plus graves et principalement chez les hommes, la rosacée peut déboucher sur un rhinophyma : au niveau du nez, les glandes sébacées se dilatent de façon permanente, tandis que la peau est très rouge et épaissie.
- Comprendre les causesUne anomalie de la circulation sanguine du visage serait à l’origine des premiers stades de la rosacée : hypersensibles, les vaisseaux cutanés se dilatent excessivement sous l’effet de divers stimuli, provoquant ainsi les rougeurs.
La multiplication des flushes peut conduire peu à peu à une perte d’élasticité des vaisseaux sanguins : ils ne parviennent plus à se rétracter et restent dilatés en permanence. La rougeur devient alors persistante : c’est le stade de l’érythro-couperose. Les épisodes inflammatoires avec éruption cutanée, typiques de la rosacée, sont pour leur part encore mal compris.
La rosacée est encore parfois appelée « acné rosacée », en raison de la similitude de ses éruptions cutanées avec celles de l’acné. Cependant, ce terme est impropre car la rosacée n’est pas de l’acné, ni une maladie infectieuse. - Les facteurs favorisantsLa rosacée touche en majorité les femmes : 15% d’entre elles sont concernées, contre seulement 5% d’hommes. En revanche, les cas les plus graves sont généralement observés chez les hommes. Les personnes à la peau et aux yeux clairs sont plus souvent affectées, à tel point que la rosacée a été surnommée « la malédiction des Celtes ». La rosacée débute en général vers 40 ou 50 ans, mais peut parfois se manifester dès l’âge de 20 ans.
Les flushes peuvent être déclenchés par différents stimuli tels que : la chaleur, le froid, les variations de température, les émotions vives, l’alcool, la consommation d’aliments épicés, l’activité physique intense, les bains chauds, les hammams et saunas, etc. - La prise en chargeLa rosacée est une affection chronique évolutive. Cependant, les rougeurs ne deviennent pas permanentes chez toutes les personnes qui y sont sujettes. Pour éviter l’évolution vers un stade chronique dont l’aspect inesthétique peut être handicapant, l’adoption d’une hygiène de vie adaptée joue un rôle important : observez les facteurs qui déclenchent les flushes et évitez-les autant que possible pour espacer les épisodes de rougeurs. En ménageant ainsi votre peau, vous diminuerez les risques de voir les rougeurs devenir permanentes. Pensez aussi à utiliser systématiquement une protection solaire d’indice élevé lorsque vous vous exposez au soleil : les UV aggravent en effet les symptômes de la rosacée. En parallèle, une consultation chez un dermatologue est indispensable. Selon l’intensité des symptômes, le traitement proposé sera différent : électrocoagulation, laser ou dermabrasion contre la couperose, traitement local (crème ou gel) ou oral (antibiotiques) contre les éruptions cutanées inflammatoires. Des soins répétés seront généralement nécessaires, car il n’existe pas de traitement radical et définitif de la rosacée. En consultant le plus tôt possible, les conseils et les soins apportés par votre médecin vous aideront à optimiser le traitement, maintenir son résultat et préserver au mieux votre peau.
B Cribier. Rosacée. Encycl Méd Chir (Elsévier, Paris), Dermatologie, 12-495-A-10, 1997, 7p. CEDEF. Dermatoses faciales : rosacée. Item 232. Ann Dermatol Vénéreol 2008; 135 S, F193-F196 F. Lemarchand-Venencie . Couperose, angiome stellaire et autres télangiectasies. In Thérapeutiques dermatologique, L. Dubertret, Médecines-Sciences, Flammarion, Paris, 2001.p 149.